J’ai un diabète de type 1 depuis l’âge de 15 ans. Ma femme est décédée il y a quelques mois, après 53 ans de mariage. Elle acceptait la maladie, elle m’admirait et était toujours très attentive. Elle m’a même sauvé une fois que j’étais en hypoglycémie !

Nous étions très proches mais cela faisait 25 ans que nous n’avions pas de vie sexuelle. Autrefois, le diabète ne nous a pas empêchés d’avoir une sexualité harmonieuse mais elle avait subi plusieurs opérations gynécologiques et depuis, elle ne se sentait plus femme. Je suis un homme qui ne peut pas vivre sans femme et on en a parlé avec ma femme. Je lui ai dit que je ne resterai pas seul. Quand elle est partie, j’ai cherché une compagne, via Internet. Je suis tombé sur quelqu’un de beaucoup plus jeune que moi : pour moi, c’est une seconde vie.
Ma nouvelle compagne est très à l’écoute et estime que la communication est très importante. Elle est d’origine camerounaise et a une façon différente de voir les choses. Pour elle, le fait que je sois plus âgé qu’elle est un honneur et elle me respecte. Je redécouvre avec elle les approches, les gestes.

Je suis tombé sur quelqu’un de beaucoup plus jeune que moi : pour moi, c’est une seconde vie.

Aujourd’hui, j’accepte que les plaisirs de la vie et de la sexualité soient différents, que mon désir ait changé. Il ne s’agit pas de retrouver ce que l’on vivait quand on était jeune mais de s’accepter tel qu’on est. Savez-vous qu’en 57 ans, aucun médecin n’a abordé le sujet de la sexualité avec moi ! Si on a envie et qu’il ne se passe rien ou qu’on a de la peine à tenir dans la durée, on pense que c’est dans la tête plus qu’à cause du diabète. Mais récemment, je suis allé écouter un diabétologue qui donnait une conférence sur la sexualité et le diabète, la prise en charge… J’y ai appris beaucoup de choses.
Si je témoigne aujourd’hui, c’est parce que j’ai envie de dire que tout peut se réveiller, que rien n’est perdu. Cela dépend de la manière dont on interprète les choses. Pour moi, la clé, c’est que je ne me sens pas diminué et ne me mets pas d’étiquette négative. Je trouve l’équilibre dans une vie saine : pas trop d’alcool, du sport, une vie sociale bien remplie, avoir l’estime de soi, agir sans pensées négatives. Je me sens bien.

Source : Pharmacieplus

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